Professionnels de l’Informatique face à l’évolution Technologique

La technologie informatique progresse, comme les grandes marées, à la vitesse d’un cheval au galop.
De cette technologie qu’avons nous fait au quotidien dans chaque entreprise ?
Qu’en on fait les grands constructeurs et autres fournisseurs traditionnels du marché informatique ?
Je dois dire, de mon point de vue : peu de choses, pas assez assurément.

Quelques remarques, en passant : cette magnifique technologie qui double en performance et à l’inverse en prix courant tous les 18 mois depuis 20 ans, cette magnifique technologie a pris de court tous les fournisseurs classiques du marché, au vrai cette technologie n’a pas fait leurs affaires, elle les a saignés. Songez qu’IBM est passé (au niveau mondial) de 380 000 personnes en 1992 à 120 000 en 1996 ...
Bell's Lab Transistor 1950

Cette magnifique technologie n’a pas fait non plus les affaires des services informatiques, eux aussi ont fondu, les années 80 ont vu la fin des impressionnants « grands projets » mais pour l’essentiel ce sont encore les structures applicatives des 20 glorieuses (65-85) qui assurent aujourd’hui l’essentiel du travail de masse lié à l’accomplissement quotidien des tâches administratives de base des entreprises. Ainsi, au cours de la mise en place des applicatifs de base, les entreprises débauchaient les informaticiens des SSII puis le contraire s’est produit et aujourd’hui les équipes sont réduites au minimum imposé par l’exploitation et la maintenance courante. Notons enfin qu’aujourd’hui, on mobilise une horde d’intérimaires pour permettre à tous ces dinosaures logiciels, conçus pour l’éternité il y a 15 ou 20 ans,  de passer l’an 2000 ...

Ce que j’entends retenir de tout ceci c’est que pour l’essentiel, les applicatifs de bases tournent toujours sur la technologie matérielle et logicielle élaborée dans les années 70, que cette informatique a tout fait au cours des 20 dernières années pour se défendre contre l’intrusion des technologies nouvelles, tant au niveau des fournisseurs classiques (on peut comprendre pourquoi) qu’au niveau de leurs clients (ce qui est moins compréhensible).

A vrai dire, les décideurs « classiques » de l’informatique « classique » ont largement démissionné devant la technologie, ils ont toujours plus ou moins considéré la technologie comme le domaine du constructeur et comme un domaine de seconde zone, sous le vocable un peu méprisant de hardware (quincaillerie). Peut être aussi que ce mépris affiché cachait un certain complexe technique et permettait d’éviter bien hypocritement d’avoir à mettre les mains dans le cambouis et d’avoir à admettre de retourner humblement sur les bancs de l’école.

Quoi qu’il en soit, c’est qu’en conséquence,  lorsque de nouveaux acteurs comme Intel, Novell, Microsoft ... ont commencé à prendre une importance innatendue, nos brillants professionnels de la grande et noble informatique les ont superbement ignorés, ils n’ont pas cherché à voir comment cette technologie pouvait être mise au service de leurs entreprises, ils n’ont pas cherché à influer sur les produits pour les faire coller à leurs besoins, pourtant à l’époque, ils en avaient les moyens, c’était eux l’informatique et ils étaient courtisés par tous les offreurs.

Le résultat c’est que très vite, l’offre nouvelle s’est tournée et s’est adaptée à un autre marché, tout petit, ridicule ... des hobbistes, des cadres agacés, des utilisateurs individuels ... et ainsi, la technologie a logiquement évolué en dehors des besoins classiques des entreprises. Notons qu’un grand nombre d’éditeurs et constructeurs s’y sont néanmoins essayés avec des produits de valeur, mais ce sont ceux qui ont connu le MOINS de succès, et pour cause !

Intel Chips

Aujourd’hui, il y a des dizaines de millions d’ordinateurs dans les entreprises, ce sont soi-disant des micro-ordinateurs, mais il n’ont de micro que le nom (et la taille) car la puissance de traitement qu’ils représentent est en vérité énorme : les micro-processeurs atteignent 1000 MIPS en 2000 ! En terme de puissance, il n’y a rien à dire, on en a vraiment pour son argent,  mais c’est un peu comme si vous appreniez tout à coup que votre diesel 1800 cm3 fait 4000 chevaux ! Vous n’y croiriez pas, mais pour ce qui est du micro c’est pourtant la vérité vraie !

Alors que fait-on de toute cette puissance ? Oncle Bill, vous avez une réponse ?


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